Il est écrit dans « la Pédagogie sur véhicule », qu'il faut freiner d'abord fort, puis dégressivement, pour éviter le blocage de roue ; il n'est pas précisé s'il faut rétrograder.

Réponse :

Quand on observe la réalité du comportement des conducteurs, on s'aperçoit que souvent les élèves ont appris à rétrograder (avec la main) la boite de vitesses, mais qu'ils relèvent rarement le pied de l'embrayage suffisamment et au bon moment, si bien qu'en fait, leur manipulation n'a pas d'effet sur la voiture. En réalité, ils pensent rétrograder, mais ce n'est qu'une gesticulation.

 

On peut en conclure que les formateurs qui accordent beaucoup d'importance au frein moteur, se fourent le doigt dans l'oeil, car la formation trop courte ne le permet pas. Ceux qui enseignent en montagne me contrediront : ils apprennent à rétrograder, et leurs élèvent y parviennent. Oui, heureusement. Mon observation de l'absence de rétrogradage réel ne concerne que les villes plates et les plats pays, parce que c'est le cas le plus fréquent en France et dans les DOM.

 

Apprendre le freinage d'urgence, ce devrait être systématique, car c'est un savoir-faire qu peut sauver des vies. Dans un freinage d'urgence, il ne faut pas chercher à rétrograder, simplement parce qu'on a pas le temps, et que l'effet du frein moteur (si la manipulation est bien faite) est si court, qu'on peut dire que l'effet est insignifiant.

 

Reste à préciser s'il faut débrayer ;

il vaut mieux débrayer que de caler. Si on se souvient que quand les roues avant se bloquent, le moteur s'arrête (cale), le moteur (arrêté) lui-même bloque les roues si l'adhérence est faible.

En conclusion, plutôt que de débrayer trop tard, dans un freinage d'urgence, il vaut mieux débrayer peu de temps après le début du freinage, pour éviter les inconvénients de l'arrêt du moteur.

Dans un freinage d'urgence, le frein moteur n'a que peu d'importance, tant que la route est relativement plate.

Ceux qui enseignent en montagne doivent passer plus de temps à accorder de l'importance au frein moteur, pour éviter le fading, l'ébulition du liquide de frein.

Donc on le voit, il est difficile d'édicter une règle unique et définitive. Il faut d'abord comprendre les lois physiques dégager des règles rationnelles, mais ensuite examiner si les meilleurs conseils sont applicables et appliquées. Quand on apprend à conduire à tout le monde, on fait pour le mieux, en tenant compte des limites de nos élèves, qui ont d'autres choses à faire que de devenir des conducteurs idéaux.

 

Et l'ABS ?

Rappelons que l'ABS n'améliore pas le freinage, puisqu'il diminue le freinage sur la ou les roues qui risquent de se bloquer. Tous les véhicules écoles sont maintenant équipés d'ABS, donc il faut apprendre à freiner d'urgence en une fois sas rétrograder, pour réaliser la distance la plus courte possible, et débrayer avant l'arrêt.

Le prévenir qu'il va sentire des secousses sous le pied droit, ce qui est normal.

Si l'élève conduit ensuite un véhicule sans ABS, il devra débrayer plus tôt pour éviter le calage du moteur.

Jan.